J'avais le projet (avant le contexte sanitaire que nous connaissons depuis 2020), de continuer "mon tour du monde des massages".
Destinations prévues : Hawaii pour apprendre le Lomi-Lomi, pratiqué et transmis par les chamans-guérisseurs ; et Tahiti où ils sont pratiqués dans le même esprit ou en famille.
Depuis le mois d'avril 2022, il se trouve que le massage Lomi-lomi et Tahitien sont venus à moi ! J'ai rencontré une merveilleuse formatrice qui propose son massage signature (un combo des 2 et de ses propres techniques) : Céline Dupuis exerçant à Tournefeuille, passionnée de la culture polynésienne et engagée pour sa préservation. Elle a été formé par l'enseignante que j'avais sélectionné à Tahiti...juste incroyable...
Il ne me restera plus qu'à faire les voyages, lol !
"L'anthropologue Hina Laure Grépin identifie la conversion au christianisme (fin du 18ème siècle) comme la date de référence de la "tradition" en Polynésie française. La conversion deviendrait alors le point zéro, fondateur de la société actuelle. La clinique vient confirmer cette hypothèse, mettant en lumière un traumatisme, une amnésie, un clivage un conflit de sacrés. [...]
Les premiers missionnaires étaient persuadés que la religion chrétienne et surtout la conception qu'ils en avaient, étaient seules valables. Or, le christianisme n'a jamais empêché la sauvagerie humaine qui s'est parfois exprimée en son nom. Tout ce que était autre était primitif voire criminel et bestial".
J'ouvre une parenthèse et à la réflexion : Ne peut-on d'ailleurs pas faire à nouveau, ce même parallèle avec notre actualité du moment...?!
"Les missionnaires persuadèrent les survivants traumatisés à renier leurs origines qui, de belles et sacrées, devinrent ténèbres païennes. Beaucoup y croient encore".
Simone Grand, Tahu'a, tohunga, kahuna. Le monde polynésien des soins traditionnels. Editions au Vent des Îles.
C'est grâce à ma formation pour apprendre ces massages polynésiens, que j'ai découvert les conséquences culturels que l'appel de ces endroits paradisiaques a déclenché...Dire que ce riche patrimoine culturel a été menacé de disparaître...que ce soit l'art de se soigner, la pharmacopée, la danse, l'art du massage, l'art du tatouage ect...
Le lomi-lomi aussi appelé "loving hands" est une forme ancienne de massage que pratiquent les polynésiens de Hawaii.
Le lomi-lomi se pratique dans l'esprit d'Aloha (respect attention, amour) qui relie le corps, le cœur et l'âme à la source de vie. Le souffle appelé 'ha est la base de ce massage. Les gestes sont précis, amples, rythmés et fluides.
Le chamanisme hawaïen repose sur le contact quasiment fusionnel avec les forces de la nature. Dans la tradition hawaïenne, ce massage était donné par un maître de l'art, appelé Kahuna, lorsqu'il est guérisseur ou Kumu quand il est enseignant, dans un esprit de purification et de régénération.
Lomi veut dire masser, frotter, presser, pétrir, caresser. Il détend et vivifie, purifie et nourrit : un véritable rituel de renouveau.
Le "taurumi" : l'art d'aimer, que l'on traduit par massage est à la fois une pratique thérapeutique et spirituelle.
En Polynésie, sans être un "ta'ata taurumi" (spécialiste du massage), tout le monde a quelqu'un dans sa famille, ses amis, son entourage qui masse... C'est une pratique courante, naturelle. Les gestes et techniques sont généralement transmis de génération en génération.
Cependant, il faut bien faire la différence entre le masseur familial et le "ta'hua" : masseur-guérisseur avec ses mains. Ce dernier pratique le massage thérapeutique, il soigne, prévient les différents maux dont peut souffrir une personne.
Dans "taurumi", on reconnaît les morphèmes "tau" [poser] et "rumi" [lisser, masser, en profondeur], mais le terme exprime aussi l'ouverture et la disponibilité envers l'autre, l'amour et la bienveillance à son égard.
L'approche Polynésienne de la santé et de la maladie appréhende l'individu dans sa globalité d'être humain social et non comme un assemblage d'organes - sains ou défaillants- les soins ne se limitant pas qu'au corps.
La pensée " mana'o", l'esprit du vivant "varua", celui du défunt "vaite" sont eux aussi objets d'attention, car la cause de la maladie comme celle de l'accident n'est pas attribuée à la seule matérialité physique ou chimique, mais liée aussi aux relations avec l'entourage et l'environnement naturel, de même qu'avec l'invisible.
La notion d'harmonie relationnelle tout comme le lien avec nos origines, nos ancêtres paraît essentielle.
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